RDC : qui sont les «wazalendo», ces volontaires qui combattent le M23 aux côtés de l'armée congolaise ?

RDC : qui sont les «wazalendo», ces volontaires qui combattent le M23 aux côtés de l

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Alors que Goma, ville principale du Nord-Kivu, est tombée entre les mains du M23, le groupe anti-gouvernemental marche vers le chef-lieu de la province voisine du Sud-Kivu, Bukavu. Face à la menace, des centaines de jeunes se sont portés volontaires pour combattre.  

Après l'offensive éclair du M23 soutenu par les troupes rwandaises qui ont fait tomber Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, c'est maintenant le chef-lieu de la province voisine du Sud-Kivu, Bukavu, qui semble menacée. En effet, des combats ont eu lieu ce vendredi à moins de 70 kilomètres de la ville, selon des sources sécuritaires et locales.  

Des centaines de jeunes ont alors décidé de s’engager fin janvier aux côtés de l’armée congolaise, en difficulté face au groupe antigouvernemental.  

Citoyens et membres de milices locales forment ensemble les «wazalendo» («patriotes» en Swahili). Ces derniers sont considérés comme l'un des piliers de la stratégie de Kinshasa et de son armée.  

Lors d’un «hommage appuyé» prononcé le 29 janvier dernier, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, les qualifiaient alors de «véritables sentinelles de la souveraineté nationale», exprimant aussi «sa reconnaissance infinie et sa fierté inébranlable» à l’égard de ces soldats.

Une armée indisciplinée

Face aux troupes rwandaises, réputées mieux formées et équipées, la RDC mise depuis la résurgence du M23 en 2021 sur ces milices de volontaires locaux, mal armés et indisciplinés, mais qui espèrent compenser ces faiblesses par leur nombre et leur entrain.

Tous ces volontaires disent combattre bénévolement et ne pas recevoir de prime. Toutefois, dans un pays où 73,5% de la population vit avec moins de 2,08 euros par jour, les opérations d'enrôlement suscitent toujours un fort engouement parmi la jeunesse. Une fois déployés, les wazalendo sont pourtant plus réputés pour leurs exactions et leurs pillages que pour leur efficacité au combat.

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«Pendant longtemps, ces autres groupes s'étaient constitués parallèlement à l'armée (...) mais ils n'ont pas toujours été les alliés du gouvernement», a expliqué à Brut, Fred Bauma, directeur exécutif d’Ebuteli, un institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence.  

Alors qu’un décret a permis la présence de milices dans les forces armées congolaises en septembre 2023, d’après l’expert, les wazalendo poseront donc des «risques sécuritaires énormes dans le futur» pour la RDC.  

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