France : Macron porte plainte après l’exposition d’une œuvre...

Actualité
Le Président français, Emmanuel Macron, a déposé plainte contre X en Guadeloupe après l’exposition d’une œuvre le représentant avec la tête décapitée, selon la procureure de la République de Pointe-à-Pitre, citée par la presse française.
La procureure a indiqué qu’« un juge d’instruction a été saisi », confirmant ainsi des informations diffusées par la radio locale RCI et le média en ligne bigidi.tv. La plainte a été déposée au commissariat de Pointe-à-Pitre par l’Élysée.
L’œuvre en question montre un homme tenant la tête coupée d’Emmanuel Macron, brandie en l’air. Elle faisait partie d’une exposition intitulée « Exposé.e.s au chlordécone », installée au Centre des Arts de Pointe-à-Pitre, un bâtiment en chantier depuis plusieurs années et occupé par un collectif d’artistes, le Kolèktif Awtis Rézistans.
D’après les informations de Franceinfo, le tableau, intitulé « Non-Lieu » et réalisé par l’artiste Blow, fait référence au non-lieu requis dans l’affaire du chlordécone, un pesticide qui a contaminé durablement les sols de la Guadeloupe et de la Martinique et affecté la santé des populations locales.
L’œuvre avait été retirée avant même l’annonce officielle de la plainte, selon la presse française.
En 2019, Emmanuel Macron avait suscité une vive polémique en déclarant qu’« il ne fallait pas dire » que le chlordécone est « cancérigène », alors que de nombreuses études avaient déjà établi un lien entre ce pesticide et certains cancers. Son utilisation dans les bananeraies des Antilles françaises s’est poursuivie jusqu’en 1993, bien après son interdiction aux États-Unis en 1975.
En janvier 2023, les juges d’instruction du pôle santé publique de Paris ont abandonné les poursuites dans cette affaire tout en reconnaissant un « scandale sanitaire ». Ce non-lieu avait provoqué une forte indignation en Guadeloupe et en Martinique, où plus de 90 % de la population adulte est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France.
Cette plainte du président intervient ainsi dans un contexte de tensions persistantes entre l’État et les Antilles françaises, où les revendications pour une reconnaissance et une réparation du préjudice causé par le chlordécone restent vives.