Inondations en Espagne: le président de la région de Valence, cible de la colère et des critiques
Actualité
Alors que les équipes de secours, gardes-civils et militaires continuent de rechercher dans les décombres et dans les eaux quelque 90 personnes disparues, les inondations à Valence, qui ont fait plus de 200 victimes, occupent aussi le terrain politique. Selon la préfecture, au moins 130 000 manifestants en colère ont gagné le centre de la ville, samedi 9 novembre, pour exiger la démission du président régional, Carlos Mazón, accusé de « négligences ».
Le président de la région de Valence, Carlos Mazón, est en bien mauvaise posture. Au cœur d'une manifestation monstre, émaillée d'affrontements avec les policiers, la colère est patente contre le dirigeant libéral. On estime qu'il n'a pas été à la hauteur de la situation, rapporte notre correspondant à Madrid, François Musseau.
« Assassins, assassins ! », ont scandé les manifestants dans cette ville du sud-est de l'Espagne. Les participants se sont donné rendez-vous en fin de journée sur la grande place, devant la mairie de Valence, pour parcourir le kilomètre qui la sépare du siège du gouvernement régional. Ils ont exigé notamment « la démission » de Carlos Mazón, membre du Parti populaire de droite. Mais le Premier ministre socialiste, Pedro Sánchez, n'a pas non plus été épargné par les critiques.
Deux heures de retard à une réunion cruciale, en raison d'un déjeuner au restaurant
Le jour de la tragédie et des pires inondations en un demi-siècle, le 29 octobre, Carlos Mazón n'a pas tenu compte de l'alerte rouge adressée par l'Agence météorologique espagnole. Celle-ci, dès 8 heures du matin, conseillait à tous les Valenciens de ne pas sortir de chez eux, sauf en cas d'extrême nécessité. En outre, il n'a pris aucune mesure d'urgence.
Pire, le président de la région aurait tardé pendant deux heures au restaurant, en compagne d'une journaliste. Enfin, il est arrivé deux heures en retard, à 19 heures, à une réunion cruciale du comité de coordination des secours.
Carlos Mazón s'est défendu en disant que la tragédie n'a réellement commencé que dans la soirée. Mais selon les manifestants, la réalité dit autre chose : dès 19 heures, de nombreuses communes étaient déjà sous les eaux et comptabilisaient déjà des victimes et d'immenses dégâts matériels. Reste à voir si cela aura ou non des conséquences politiques.