Vers l’abrogation du statut des villages de reclassement social au Sénégal
Société
Le Conseil des ministres a examiné et adopté, mercredi, le projet de loi abrogeant la loi relative au traitement de la lèpre et au reclassement social des lépreux guéris ou mutilés, a-t-on appris de source officielle.
’’Le Conseil des ministres a examiné et adopté, mercredi, le projet de loi abrogeant la loi n° 76 - 03 du 25 mars 1976 relative au traitement de la Lèpre et au reclassement social des lépreux guéris ou mutilés’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
Afin d’isoler les malades de la lèpre et de bloquer la chaine de transmission de cette pathologie, le Sénégal avait adopté en 1976 cette loi.
Les autorités avaient alors créé des villages dits ’’de reclassement social’’, où, en vertu de cette loi, étaient rassemblés des lépreux et leurs familles.
Lors du Conseil des ministres du 03 février 2021, le chef de l’Etat avait rappelé l’éradication de la lèpre au Sénégal, depuis 2015, ce qui ’’constitue une performance notable de notre système de santé’’.
Macky Sall avait alors demandé au ministre de la Santé et de l’Action sociale, ’’d’engager le processus d’abrogation, avant la fin du mois de mars 2021, du cadre juridique (loi n°76-03 du 25 mars 1976) relatif aux villages de reclassement social, en vue de la suppression définitive du statut spécial de ces localités et établissement humains’’.
Toutefois, le coordonnateur du programme national d’élimination de la lèpre, Louis Hyacinthe Zoubi, a indiqué, en février, lors de la Journée mondiale de lutte contre la lèpre, qu’en 2021, "183 cas avaient été enregistrés contre 191 cas en 2020".
Il avait signalé que 56% des personnes ayant nouvellement contracté la lèpre au Sénégal étaient des enfants de moins de 15 ans,
Louis Hyacinthe Zoubi intervenait lors d’un point de presse organisé au Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (SNEIPS).
Cette rencontre avait servi de cadre pour présenter "l’étude de faisabilité d’un dépistage de cas contact de la lèpre associé à l’administration d’une dose unique de rifampicine à titre de prophylaxie post exposition au Sénégal".
Cette enquête a été menée dans les villages de reclassement social de Koutal, Mballing, Touba Peycouvk, Sowane et Fadiga, entre 2020 et 2021.
Selon docteur Louis Hyacinthe Zoubi, "les résultats préliminaires montrent 32 nouveaux cas de lèpre sur 7.193 personnes dépistées, dans 1.078 ménages visités. 18 sur les 32 cas étaient âgés de moins de 15 ans".
Le docteur Zoubi avait signalé par ailleurs qu’en 2021, "183 cas ont été enregistrés contre 191 cas en 2020".
"Dakar occupe la tête avec en 2021 (68 cas), Diourbel (53 cas) et Thiès (17 cas)", avait-t-il noté.
Le village de reclassement de Koutal se trouve à Kaolack, Mballing et Touba Peycouck dans celle de Thiès, tandis que Sowane fait partie de la région de Fatick et Fadiga de celle de Kédougou.