Amadou Samba, le directeur de la coopération et du partenariat dévoile les ambitions de la CDC

Amadou Samba, le directeur de la coopération et du partenariat dévoile les ambitions de la CDC

Economie

 

 

 

Amadou Samba, est l’actuel Directeur de la Coopération et des Partenariats à la CDC Sénégal. Il a été nommé coordonnateur du Cadre Permanent de Concertation des Caisses des Dépôts et Consignations de l’UMOA (CPC-CDC UMOA) par les DG des Caisses de Dépôt de l’UMOA (CDC Bénin, CDC Burkina-Faso, CDC Côte d’Ivoire, CDC Niger, CDC Sénégal) le 18 août 2020. Il décline les ambitions de la CDC dans le secteur immobilier, le financement des Pme sans oublier ses projets pour la Ville de Rufisque dont il est candidat à la Mairie. Entretien !

 

 

Parlez-nous de la Caisse des Dépôts et Consignations ? Son rôle et ses missions ?

 

 

  La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) est un établissement      public à statut spécial qui assure la réception et la gestion de ressources d’organismes et de particuliers ainsi que la garde des fonds qui y sont tenus. Elle assure la sécurité, la transparence et la neutralité nécessaires à la protection de tous les fonds de tiers qui lui sont confiés. Au titre des missions qui lui sont assignées, la CDC est chargée du financement :

 

  • du logement social et de standing ;
  • des travaux d’équipements des collectivités territoriales ;
  • de la Politique de la ville ;
  • des Petites et Moyennes Entreprises ;
  • de projets stratégiques et structurants définis par l’Etat.

 

La CDC est sous le contrôle d’une Commission de Surveillance.

 

 

La caisse de dépôt de consignation (CDC) a lancé sa nouvelle filiale immobilière dénommée la Compagnie Générale Immobilière du Sahel (CGIS) chargée prioritairement de gérer les actifs immobiliers de la CDC. Pourquoi ce besoin ?

 

Dans le cadre de sa nouvelle stratégie, la CDC a mis en place la Compagnie Générale Immobilière du Sahel (CGIS), une filiale qu’elle positionne sur toute la chaîne de valeur immobilière.

La CGIS est une société de développement, d’investissement et de promotion immobilière.

 

Lors du lancement officiel, le DG de la CDC (que je salue au passage) a rappelé qu’avec CACO SA (Bureau d’études), la création de ces filiales s’inscrit dans une dynamique de groupe et de partenariat.

La CGIS ambitionne de devenir un acteur global dans le domaine de l’immobilier au Sénégal et en Afrique de l’Ouest.

 

On reproche à la CDC de prendre de plus en plus ses distances vis-à-vis des Pme sénégalaises au profit des grands projets étatiques alors que la Caisse était perçue comme une alternative crédible au financement bancaire classique. Qu’en est-il réellement ?

 

Dans le cadre des missions qui lui confiées, je rappelle que la CDC est chargée du financement des PME.

Pour une meilleure prise en charge de ces dernières, il est mis en place la Caisse des Marchés Publics (CDMP SA) pour venir en appui aux entreprises.

 

Des professionnels du notariat hésitent de déposer les fonds de leurs clients à la CDC craignant qu’ils fassent l’objet de spéculation. Que leur dites-vous pour les rassurer ?

 

      La CDC est souvent qualifiée de « Banquier du service public de la justice ».

Cela permet de comprendre la relation qu’elle entretient avec un certain nombre d’officiers ministériels et d’auxiliaires de justice.

Depuis sa création et à ma connaissance, la CDC a toujours assuré dans les délais, la restitution des ressources aux déposants qui en font la demande, dans le respect des dispositions en place.

Et les Notaires sont des partenaires de la CDC et leurs dépôts font partie des ressources les plus importantes.

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La gestion de la CDC soulève également un problème de concurrence déloyale dans le marché. Est-ce vrai ?

 

Je ne suis au courant d’une telle information cependant il y a lieu de préciser que la CDC est appelée à jouer le rôle d’investisseur institutionnel de long terme et exerce des activités concurrentielles pour renforcer ses ressources propres.

Certains dépôts et consignations sont rémunérés et à travers ses activités règlementées, la CDC se doit d’assurer un équilibre pour faire face à ses engagements.

La CDC dynamise le marché avec les projets qu’elle lance et porte.

Elle a noué un partenariat gagnant - gagnant avec bon nombre d’acteurs dont des banques, des entreprises, des institutions, etc.  

 

La CDC dispose-t-elle de ressources financières abondantes ?

 

Le bilan de la CDC, de manière globale, reste très appréciable et malgré le contexte pandémique difficile, la situation actuelle se présente relativement bien.

 

Relativement à toutes les ambitions d’une Caisse de Dépôt, les Caisses Ouest – africaines peinent à disposer de toutes les ressources que peuvent recevoir une telle institution.

 

 

La Caisse des dépôts et consignations a-t-elle ressenti les effets du Covid 19 ?

 

Evidemment, les activités ont été globalement impactées par la Covid-19 et la Direction générale a initié une réflexion inclusive ayant conduit à l’élaboration d’un plan de relance.

 

La CDC, établissement public dispose de filiales et partenaires qui évoluent dans des secteurs concurrentiels.

 

Par exemple, Air Sénégal qui était dans une dynamique de croissance rapide, évolue dans le secteur du transport aérien qui est impacté par la crise. 

 

Le foncier de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar sera confié à la Caisse des dépôts et consignations. Quels sont les détails de l’opération ?

 

Dans le communiqué du Conseil des Ministres du Mercredi 24 juin 2020, le Président de la République a informé le Conseil, de sa décision de « confier l’assiette foncière disponible de 30 hectares à l’Aéroport de Yoff à la CDC, afin de renforcer l’aménagement durable et la valorisation équitable de la zone concernée à travers des offres publiques d’aménagement et de vente, répondant aux principes de transparence et de rentabilité pour l’Etat ».

 

Je souhaite d’abord préciser qu’en confiant cette assiette foncière à la CDC, l’Etat manifeste sa confiance envers cette institution et en son Directeur général.

Vous me permettrez aussi de préciser que les Caisses de Dépôt, dans le monde sont chargées de grands projets d’aménagement dans différents pays.

Je citerai le projet de « Grand Paris » avec la CDC France, l’aménagement de la « nouvelle ville de Zenata » avec la CDG Maroc, …

 

Vous avez été nommé coordonnateur du CPC CDC-UMOA. Votre feuille de route ?

 

Le Cadre Permanent de Concertation des CDC de l’UMOA regroupe les Caisses de Dépôt du Bénin, du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire et du Niger soit 5 pays sur les 8 que compte l’espace communautaire.

Après une réunion tenue le 18 août 2020, les Directeurs généraux des CDC m’ont désigné comme Coordonnateur pour une durée de deux (2) ans.

 

Cette plateforme vise le renforcement de la coopération sous-régionale, la convergence des visions sur des questions d’intérêt commun, la promotion d’initiatives communes, le partage de bonnes pratiques et la synergie d’actions pour le développement durable et responsable des pays de l’espace communautaire.

Alors au-delà de la phase de mise en place, les premières activités visent à sensibiliser les autorités communautaires sur le rôle des CDC, modèle contracyclique qui a suffisamment fait ses preuves.

 

Par ailleurs, nous développons une synergie pour faire prendre les réformes nécessaires permettant, à l’image des Caisses – sœurs d’autres régions du monde, de domicilier certaines ressources auprès des CDC.

De là, les CDC pourront renforcer leurs fonds propres et financer davantage l’Economie à travers les missions qui leurs sont confiées.

Entre autres objectifs, nous cherchons aussi à vulgariser le modèle des Caisse de Dépôt et à harmoniser dans l’UMOA, les textes les régissant.

 

Vos ambitions pour la commune Rufisque sont connues. Envisagez-vous de briguer la mairie ?

 

Je suis candidat à la Mairie de la Ville de Rufisque. Ma candidature est portée par des Rufisquois de tout bord, convaincus qu’il est arrivé le temps de s’unir, pour transformer Rufisque, en une ville meilleure.

 

Quels sont vos projets pour Rufisque ?

 

Rufisque, malgré les nombreuses difficultés, est une ville qui a des opportunités de développement sous réserve d’orientations claires, d’une gouvernance adaptée, de transparence, d’inclusion sociale et surtout d’innovations dans différents domaines.

 

Nous proposons une approche prônant le développement durable et responsable avec comme préalable, la construction d’une ville de Rufisque meilleure dans l’esprit des Rufisquois d’abord, puis par le travail et le patrimoine culturel.

 

Dans le projet de ville de Rufisque verte et viable, nous proposons, entre autres orientations :

 

  • Le financement couplé à un accompagnement des femmes et des artisans avec un fonds et/ou des programmes à fort impact ;
  • L’appui aux PME locales par l’installation d’un accélérateur offrant une ouverture au reste du monde mais aussi des opportunités par rapport au local content ;
  • La création de champions dans des domaines ciblés comme l’entreprenariat digital, la transformation halieutique, … ;
  • L’aménagement structurant de la façade atlantique avec des commerces, des aires sportives, des salles de spectacles, des espaces verts, des centres de formation, des parcours sportifs, des restaurants, …

Il s’agira aussi d’arrêter également l’avancée de la mer qui s’accentue avec le changement climatique ;

  • L’innovation dans le domaine de l’assainissement en proposant un lac artificiel éco-responsable et la valorisation de la zone verte de Lendeng ;
  • L’amélioration de l’indice de capital humain pour inverser la tendance et faire de la jeunesse rufisquoise, un abreuvoir de compétences et de talents pouvant, dans les décennies à venir, porter le développement de nos localités ;
  • Le développement d’infrastructures sociales et sportives pour doper les activités des Associations Sportives et Culturelles ;
  • La création d’espaces d’innovation, de création et d’incubation ;
  • La restructuration et la réhabilitation urbaine pour améliorer le cadre de vie dans les quartiers anciens ;
  • Une gouvernance moderne et adaptée à travers la digitalisation, les financements innovants, la création de sociétés d’économie mixte, d’agences de développement local, ...

 

J’invite les Rufisquois à s’unir autour de cette vision et d’arriver à dompter l’hydre qui menace les lendemains de notre ville.

 

 

 

 

 

 

 

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